• La Chambre d’agriculture du Lot organise 2 journées Innov’Action en 2018 qui auront lieu :

– Mardi 2 octobre à 14h00 chez Michel DELMAS, à CRESSENSAC,

– Mardi 9 octobre de 09h30 à 12h30 chez Sylvain CALASNIVES, GAEC CALASNIVES, à CAMBOULIT.

• Le concept : donner la parole aux agriculteurs pour présenter leurs pratiques innovantes autour de la triple performance économique, sociale et environnementale, à d’autres agriculteurs, directement sur leur exploitation, afin de favoriser le transfert de pratiques et de connaissances.

• Les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire sont le pilier de l’économie de la nouvelle Région, devant l’aéronautique et le tourisme. Pour autant, ces secteurs font face aujourd’hui à d’importantes crises – économiques, sociales, sanitaires et environnementales. Le défi pour les agriculteurs est de concilier des entreprises agricoles compétitives et des systèmes de production à faible impact sur l’environnement et ainsi pérenniser leurs exploitations. Pour y arriver, l’innovation est primordiale.

Innov’Action : 2 fermes lotoises, sources d’innovation

Mardi 2 octobre à 14h00 chez Michel DELMAS, à CRESSENSAC. Installé en 1990 sur la ferme familiale, Michel Delmas dirige aujourd’hui une exploitation de 680 brebis sur 177 ha de SAU. Ayant à cœur que son activité ait le moins d’impact possible sur l’environnement et souhaitant diminuer ses coûts alimentaires par une baisse de sa dépendance aux intrants, une importante remise en question en 2011 l’a conduit à s’orienter vers les techniques de semis direct sur sol vivant et la mise en place du pâturage tournant.

« J’ai eu le déclic en 2011 lors d’une visite de fermes de Dordogne en semis direct, organisée par la Chambre d’Agriculture du Lot. Les résultats des cultures étaient bons et la démarche de ne plus travailler les terres, de développer d’activité biologique et de profiter des avantages de la structure naturelle d’un sol vivant m’ont convaincu. J’ai commencé à me former, j’ai rencontré des agriculteurs motivés par ces techniques nouvelles qui évoluaient dans une démarche très positive.

Tout cela était très encourageant et a engendré beaucoup de réflexions. Plus j’allais voir ailleurs, plus j’étais convaincu que ça fonctionnerait sur ma ferme. J’ai analysé mes atouts, mes contraintes et j’ai abandonné mes préjugés, avec des terres séchantes, j’avais un intérêt évident à améliorer mes sols. L’élevage est un atout pour la matière organique et la valorisation des couverts.

En 2012, nous avons acheté à trois notre premier semoir direct, un Séméato d’occasion et nous avons commencé, dès l’automne, nos premières cultures semées en direct. La biodiversité est une richesse, il est important, pour nous, paysans, de travailler avec la nature et non contre elle. Auparavant, lorsque que j’intervenais, j’avais le sentiment de détruire.

Aujourd’hui, je réfléchis systématiquement à intervenir avec le moins d’impact possible et dans l’objectif d’améliorer les choses d’un point de vue agronomique et écologique. Nous avons tout à gagner à faire évoluer nos comportements dans ce sens. Cette agriculture marche déjà partout dans le monde et elle apporte des marges de progrès économiques.

J’ai divisé par plus de deux ma consommation annuelle de fioul et réduit mes achats d’engrais azotés en cultivant des légumineuses en mélange (féverole, vesce, sainfoin, luzerne) que je ressème pour certaines, je fais des méteils en couvert, je profite des intérêts du pâturage tournant sur les coûts alimentaires et la bonne répartition de la fertilisation par les animaux sur mes prairies et mes couverts. Je travaille encore à caler mon système, mais est-il important d’avoir un système calé une fois pour toutes ?

En 2016, avec un groupe d’agriculteurs pionniers dans ce domaine, nous avons créé le collectif CLACSOL (Collectif Lotois pour l’Agriculture de Conservation des SOLs), un outil de réflexion, de partage et de communication. J’ai le sentiment profond de faire partie d’un groupe œuvrant pour une agriculture moderne, novatrice et performante. Nous sommes aujourd’hui 20 adhérents, j’espère que cette approche se développera, c’est l’agriculture de demain ! »

Mardi 9 octobre de 09h30 à 12h30 chez Sylvain CALASNIVES à CAMBOULIT, où il s’est installé en GAEC avec son père en 1999 sur la région Limargue. En 2015, il transforme l’exploitation en EARL qu’il dirige seul. Souhaitant bien valoriser ses céréales et être plus libre d’adapter son aliment à la variabilité de qualité de ses fourrages, Sylvain a investi en 2010 dans une Fabrication d’Aliment à la Ferme (FAF) grâce à laquelle il produit environ 60 tonnes par an d’aliment avec un coût de production très compétitif.

« Mon exploitation comporte aujourd’hui 78 vaches allaitantes limousines dont la production est commercialisée en veaux sous la mère. Toutes les réformes sont vendues grasses à des abatteurs locaux. La majeure partie des terres est exploitée en herbe, prairies temporaires et prairies permanentes et 30 ha sont consacrés à la culture de céréales. Fabriquer soi-même les aliments nécessaires à son élevage ne s’improvise pas ! C’est aussi un état d’esprit, celui de vouloir être le plus autonome possible. Lorsque j’ai décidé d’investir dans la Fabrication d’Aliment à la Ferme, j’étais dans la démarche de mieux valoriser mes surfaces de céréales, orge et maïs, d’être moins dépendant des fluctuations du marché de l’aliment, d’éviter les transports manuels fréquents grâce à une meilleure organisation du stockage et de pouvoir choisir le moment où je transforme la matière première.

Je valorise ainsi toute mon orge et une partie de mon maïs. Je produis 200 bottes d’enrubannage et 600 bottes de foin par an, je vise la qualité mais elle fluctue inévitablement selon les conditions climatiques de l’année. Fabriquer l’aliment sur la ferme me permet très facilement de faire un aliment adapté à chaque catégorie d’animaux en tenant compte de la qualité de mes fourrages, que je fais analyser systématiquement. Pour aller encore plus loin dans la maîtrise de mes coûts, j’envisage de mettre en place prochainement le pâturage tournant dynamique. »

Retrouvez tous les détails des portes-ouvertes Innov’Action 2018 en Occitanie sur :

http://www.innovaction-agriculture.fr/occitanie/

Vidéos des éditions précédentes :

http://www.occitanie.chambre-agriculture.fr/videos/toutes-nos-videos/