La Chambre d’agriculture du Lot organise 2 journées Innov’Action en 2019 qui auront lieu :
– Mardi 17 septembre à 10h00 chez Alain Delcayre – Earl Les Graviers à MEYRONNE
– Lundi 23 septembre à 14h00 au GAEC La Ferme des Alix à Rocamadour.

Le concept : donner la parole aux agriculteurs pour présenter leurs pratiques innovantes autour de la triple performance économique, sociale et environnementale, à d’autres agriculteurs, directement sur leur exploitation, afin de favoriser le transfert de pratiques et de connaissances.

Les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire sont le pilier de l’économie de la nouvelle Région, devant l’aéronautique et le tourisme. Pour autant, ces secteurs font face aujourd’hui à d’importantes crises – économiques, sociales, sanitaires et environnementales. Le défi pour les agriculteurs est de concilier des entreprises agricoles compétitives et des systèmes de production à faible impact sur l’environnement et ainsi pérenniser leurs exploitations. Pour y arriver, l’innovation est primordiale.

Innov’Action : 2 fermes lotoises, sources d’innovation

Mardi 17 septembre à 10h00 chez Alain Delcayre installé depuis 1983 à Meyronne, dans la Vallée de la Dordogne où il s’est lancé dans la culture de soja pour l’alimentation de ses canards. Il fabrique lui-même son aliment à la ferme avec ses céréales mais était contraint d’acheter le complément protéique à l’extérieur. Grâce à l’investissement de sa coopérative Valcausse dans un toasteur de graines, depuis 2018, il peut y faire toaster son propre soja. Cela lui permet de le valoriser dans son aliment fermier, améliorant ainsi l’autonomie de son exploitation.

Son exploitation comporte 70ha de surface agricole utile dédiées aux productions végétales : 14 ha de maïs grain, 6 ha de céréales, 3 ha de soja, prairies et parcours, ainsi que 10 ha de noyers. Il élève 5000 canards gras par an, du caneton d’un jour jusqu’au canard gras livré à sa coopérative qui les transforme et vend. Par ailleurs, il dispose également d’un petit cheptel de 15 vaches allaitantes.

Il témoigne « je suis très attaché à la haute qualité de notre production de foie gras et conserves de canard gras qui porte l’image et le savoir-faire de notre terroir. Aujourd’hui, les consommateurs sont très exigeants et veulent savoir d’où viennent les aliments et comment sont élevés nos animaux. J’ai donc développé une fabrique d’aliments à la ferme mais il manquait l’approvisionnement en protéines qui m’obligeait à acheter le soja à l’extérieur. En effet, la graine de soja récoltée n’est pas consommable directement car elle contient des toxines. Pour la rendre digestible, il faut la toaster, c’est-à-dire la chauffer à haute température pendant une durée précise. Nous sommes plusieurs éleveurs à nous être interrogés sur l’opportunité d’investir en coopérative sur un toasteur. En 2018, la coopérative a franchi le pas, ce qui m’a permis de faire consommer pour la première fois mon propre soja. En plus, de l’intérêt qualitatif, il me revient nettement moins cher que le soja acheté. »

Lundi 23 septembre à 14h00 au GAEC La Ferme des Alix à Rocamadour, qui est une exploitation d’élevage des Causses du Quercy qui a ré-introduit la culture de la lavande, sur un département autrefois producteur d’huiles essentielles, de plantes à parfum aromatiques et médicinales.

Jean-Marc Soulayrès produit et transforme la lavande sur son exploitation, président de l’association Quercy PPAM, il est pleinement impliqué dans le développement de la filière. Son exploitation est une ferme traditionnelle du Causse de Rocamadour avec un cheptel de brebis caussenardes et Romane.

Un peu d’histoire. Introduite en Quercy après la première guerre mondiale, la lavande y a trouvé un terroir de prédilection en s’y développant très fortement. En 1960, le Quercy produisait 10 % de la production nationale d’huile essentielle de lavande, faisant parti des meilleurs crus à parfum du pays. Malheureusement, les problèmes techniques et économiques ont engendré la disparition de cette filière à partir de la fin des années 1970.

Aujourd’hui, les consommateurs, la parfumerie, la cosmétique ainsi que l’aromathérapie expriment une forte demande de garantie, de naturalité et de proximité. Ils cherchent donc à se réapprovisionner en France.

Il témoigne : « Nous savions que ce terroir est propice à la culture de lavande de très haute qualité. Nous avons donc décidé de relancer cette production qui jouit d’une image et d’une notoriété particulièrement positive. Notre objectif est de produire de l’huile essentielle, de l’eau florale, des bouquets de fleurs séchées ainsi que toute une gamme de produits transformés parfumés à la lavande (tisanes, savons, miel, sirop, liqueurs, sels de bain…). J’ai investi dans du petit matériel de culture (bineuse, récolteuse…) et dans un alambic de distillation.

Avec mon épouse Rachel, nous avons décidé de proposer des produits très nature en cultivant en bio afin de répondre à la demande actuelle des consommateurs. Compte tenu du développement prometteur de cette filière PPAM sur le Quercy, beaucoup de producteurs ont décidé de se réunir au sein d’une association Quercy PPAM pour fédérer les énergies et appuyer cette renaissance. »