À l’heure où les inégalités sociales se creusent, où le déficit de l’Assurance Maladie persiste et où le modèle de solidarité collective s’essouffle, devons-nous pour autant nous résoudre à voir s’installer une société à deux vitesses ? « Non » est la réponse très clairement donnée par les deux auteurs de l’ouvrage « L’Égalité impossible ? Manifeste pour une solidarité active ». Ils militent et proposent plusieurs démarches positives pou r construire avec les citoyens une société du mieux vivre qui n’exclut personne et qui accompagne de la petite enfance à la fin de vie.
Tous deux viendront à la rencontre des lecteurs et des citoyens le vendredi 8 juin prochain, à 18h30 à la Librairie La Machine à Lire à Bordeaux. Un rendez-vous pour réinventer le monde du non-lucratif, animé par Arnaud Virrion, président de la CRESS Nouvelle-Aquitaine.
Manifeste pour le développement de la solidarité active
Oui, nous pouvons vivre mieux ! C’est le constat que fait l’ouvrage publié aux éditions Les Petits matins, intitulé « L’Egalité impossible ? Manifeste pour une solidarité active » qui paraîtra le 31 mai prochain. Ce manifeste aux accents citoyens et mutualistes a été rédigé par Stéphane Junique, Président d’Harmonie Mutuelle et Vice-Président de la Mutualité française, et Timothée Duverger, Docteur en histoire contemporaine, Maître de conférences à Sciences Po Bordeaux et spécialiste de l’économie sociale et solidaire.
Au cours de cet entretien croisé, le militant de la solidarité et de la santé et le chercheur spécialiste de la question sociale lancent un débat autour d’un modèle de société basé sur une plus grande solidarité portée par des organismes non lucratifs mettant en action les initiatives individuelles. C’est le concept de « solidarité active ».
Les auteurs dressent un constat sociétal fort : face aux mutations de la société (carrières discontinues, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques, digitalisation, etc.), l’État ne peut plus tout, tout seul, et doit chercher de nouvelles alliances. Il faut donc s’ouvrir à un nouveau modèle de société et de protection sociale.
Premières pierres pour créer un pôle des solidarités actives
L’ouvrage argumente en faveur d’un véritable « pôle des solidarités actives » qui serait une alliance entre des structures historiques de l’économie sociale et solidaire et de nouvelles entités tournées vers l’intérêt général, sur la base de projets communs, en décloisonnant ces acteurs qui servent les mêmes objectifs malgré des organisations différentes.
Leur échange est nourri de propositions concrètes comme la mise en place d’une politique de santé réorientée vers la prévention. Selon Stéphane Junique et Timothée Duverger : « Notre système de santé est orienté presque exclusivement vers le curatif. (…) En investissant dans la prévention au sens large, (…) bref, dans le bien-être –, on peut éviter la survenue de nombre de maladies ainsi que le recours à des soins coûteux. Pour cela, il faut réorienter la politique de santé en s’appuyant sur des acteurs qui sont à même d’investir dans le temps long car ils n’attendent pas d’autre retour sur investissement de leurs actions que celui d’un mieux-être durable de leurs bénéficiaires. »
Œuvrer pour la reconnaissance des modèles alternatifs non lucratifs en Europe
Aujourd’hui, l’Union Européenne ne reconnaît le non-lucratif que sous l’angle de la gratuité. Elle ne fait donc pas la différence entre une entreprise lucrative qui reverse ses bénéfices à ses actionnaires et une entreprise non lucrative qui réinvestit ses excédents dans l’intérêt général car elle n’a pas le profit pour moteur. Ne pas reconnaître le modèle des solidarités actives, c’est menacer tout un pan de l’économie au service de l’investissement social et du bien commun.
La solidarité : une valeur centrale chez Harmonie Mutuelle
La solidarité fait partie de l’ADN d’Harmonie Mutuelle. En effet, la mutuelle propose à ses adhérents des dispositifs solidaires et sociaux depuis toujours, pour lesquels elle consacre des moyens humains et financiers importants. La solidarité chez Harmonie Mutuelle, c’est aussi faciliter l’accès de ses adhérents à une offre de soins adaptée à leur parcours de vie tout en facilitant l’information sur le système de santé, la prévention et l’accès aux droits en santé en France.
Au sein même de l’entreprise, Harmonie Mutuelle a par exemple étendu le don de jours de repos aux conjoints et ascendants et non plus aux seuls enfants atteints d’une maladie, d’un handicap ou victimes d’un accident. Bilan : plus de 500 jours ont été donnés et ont bénéficié à des collaborateurs de l’entreprise.
« Comment nous réinventer et devenir acteurs d’une société de l’égalité des possibles ? » : c’est la question centrale de l’ouvrage. En posant les premiers jalons du nouveau concept qu’est la « solidarité active » le but des auteurs est de réinventer le monde du non lucratif pour en faire le moteur des transformations de la société.
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